vendredi 6 juin 2014

Enquête au primaire - Partie 4 (suite et fin)

Previously dans Moi Timothée,
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Tout est allé très vite.
Le lendemain, à l'heure du dej, j'ai réussi à coincer Elsa. Avant de la rejoindre, j'ai remarqué une fois de plus qu'elle jetait des petits regards furtifs autour d'elle.
Je n'avais pas trop le temps alors je suis allé droit au but.
  • Bon, écoute, je sais que c'est toi qui a le vinyle. T'inquiète pas, je ne vais pas te balancer. Je veux juste le récupérer.
  • Hein? Quoi? Pas du tout! Laisse moi tranquille!
  • Arrête ça, je te dis que je vais rien dire. Explique moi juste pourquoi t'as fait ça.
  • Rhooo, laisse tomber, tu comprends pas! Hector, il en a que pour sa musique! Il me laisse tout le temps toute seule. C'est mortel, à la maison, avec les parents. Ils se parlent jamais, c'est glauque. Et maintenant, voilà qu'il n'a plus que cette Camille en tête. Et moi alors? La vérité, c'est mon frère m'a zappée comme une vieille chaussette, je suis dégoûtée!»
  • Si tu voulais attirer son attention, c'est sûr, t'as réussi... Mais je ne pense pas que ça soit la bonne solution. Tu l'as mis où, du coup, ce vinyle?
  • Sous mon matelas.
  • À l'ancienne, comme ça?
  • Bah, j'ai dû faire vite. Il sortait de sa douche. Je n'avais que quelques secondes.
  • Bon, et bien, rapporte le moi, ce fameux disque et je ne dirai rien à Hector.
  • C'est vrai? Tu ferais ça?
  • Carrément! Je ne fais pas la police, moi. Je suis détective privé, nuance. Mais tu devrais lui parler, quand même, à ton frangin. Discuter, c'est tout de même mieux que se venger.

Bon, ça, c'était une bonne chose de faite. J'étais fier de moi, tu peux me croire!
Mais le plus dur était encore à faire. Comment rendre le disque à Hector sans griller Elsa?...

J'ai attendu un peu pour lui rapporter le disque (histoire d'éloigner les soupçons) et je lui ai fait promettre de ne pas me demander d'explications.
Je pensais qu'il me harcèlerait de questions mais en fait, il s'en fichait complètement, il était tellement content de récupérer son cadeau... 
J'ai cru qu'il allait me demander ma main!
Il m'a serré fort l'épaule, tout ému qu'il était puis m'a repris doucement le vinyle des mains.
  • Je peux?
En lâchant le disque, bizarrement, j'ai eu la sensation très nette d'abandonner quelque chose.

Hector tenait fermement son cadeau maintenant. Il l'a coincé sous son bras et pffffiou! en un éclair, il est parti comme une flèche, retrouver Camille.
Comme dans un film, au loin, j'ai vu Camille hurler de joie, sauter au cou d'Hector. Rouge comme une pivoine, le pote Hector.
Puis, elle l'a embrassé.
Aouch!
Une première fois impulsivement, une deuxième fois de manière plus réfléchie. Hector en perdait sa casquette.
Et Voilà! Un bisou, un geste de rien du tout, et c'en était fini de moi.
Ils étaient 2 maintenant.

J'avais beau m'y attendre, ça me faisait quand même un mal de chien.
Mais, ça ne servait à rien de me lamenter sur mon sort. C'est que j'avais toujours ma partie Rayman à finir, moi!
J'ai tourné les talons et commencé à prendre le chemin de la maison.

Au moment de franchir les grilles de l'école, à nouveau, comme au début de toute cette aventure, j'ai senti quelqu'un me retenir.
Camille.
Alors ça, je ne m'y attendais pas! Elle avait l'air d'avoir couru. Elle était légèrement essoufflée.
  • Tu t'en vas déjà?
  • Ha.. euh.. oui. Ça y est, tu l'as eu ton cadeau?
  • Oui, d'ailleurs, je voulais te remercier. Léo m'a raconté, il paraît que c'est toi qui a tout fait. C'est vraiment chouette ce que tu as fait pour Hector.
  • Ha, non. Tu sais, moi, j'ai juste...

Silence.
Elle me regardait droit dans les yeux.
C'était dur de tenir le choc. Je la trouvais tellement belle avec son regard noisette et sa tignasse chocolat. J'en avais mal au ventre.
  • Ça me touche beaucoup, Tim. T'es vraiment un chic type, tu sais...

En disant ça, elle m'a touché le bras. Comme ça, très légèrement.
C'est marrant la perception incroyable que l'on peut avoir soudain de quelques centimètres carrés. Ma peau me brûlait doucement, juste là où elle posait ses doigts.


Camille me souriait. Il y avait quelque chose d'indéfinissable chez elle, comme une rêverie, une douceur inattendue.
Puis elle s'est reprise d'un coup, elle a retiré sa main, soudain.
L'aiguille du temps suspendu s'est remise en marche.
Elle avait à nouveau de l'énergie à revendre.
  • Bon, allez, je file. On se voit lundi?
Pouf! La voilà repartie!
Je l'ai vue rejoindre Hector, radieux, qui lui a pris la main, cette même petite main qu'elle avait posée sur moi.
Je lui ai fait un petit signe de loin, il a hoché sa casquette.

Alors, seulement, j'ai fait volte face.
J'ai rabattu mon col et rajusté mon chapeau.

«I'm a poor lonesome P.I. ...»










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